Description
MOIGNIEZ (1835-1894)- Coffret à Bijoux “Aux Moineaux” en bronze à patine brune. Fonte d’édition ancienne signée en creux sur la terrasse “J.MOIGNIEZ”. XIX ième siècle, entre 1865 et 1883.
Etabli alors 48,rue Charlot comme “sculpteur-éditeur”, Jules Moigniez (1835-1894) proposait dès le début des années 1860 à une clientèle parisienne avertie outre de petits “Bronzes d’art et Groupes” à sujets animaliers “d’une finesse ravissante” “appréciés à leur juste valeur artistique”, des “Coffrets” .”D’une invention originale” , ceux-ci, aux dires de Charles Eck (1867), “ne dépareraient pas le Salon d’une femme élégante tant ils sont le cachet du luxe le mieux compris et de gracieuse élégance”. Signé de ce talentueux sculpteur-animalier, notre Coffret à Bijoux , combinant harmonieuse richesse ornementale et composition emplie de verve, compte parmi les œuvres les plus représentatives de cet artiste “de grand mérite” modelant avec autant d’acuité statuettes artistiques que charmantes pièces de fantaisie dotées d’une semblable “distinction”.
Découvrant un intérieur garni de velours vert-émeraude, le Coffret serti sur son pourtour oblong à ressauts d’enfilages de perles, d’oves et feuilles lancéolées se nimbe ,en des panneautins précieusement orfévrés sur fond rainuré, de cuirs découpés s’étirant en volutes, tigelles feuillagées d’acanthe bourgeonnante, fleuronnée. Cet élégant répertoire ornemental néo-Renaissance parcourt de son ondoiement la base à décrochements du coffret scandée de colonnettes annelées baguées de perlés, d’oves. Latéralement, celles-ci sont enrichies d’un motif “en arabesque” d’enroulements ajourés d’acanthe agrémentés de baies. Soigneusement ciselées, d’opulentes frondaisons fleuries émaillent les flancs du Coffret enjolivé en partie basse de menus Moineaux reposant isolés sur des dés formant piètement. Niché et centré au-dessus d’un superbe cartouche à miroir, un Couple tendrement lové de ces affables passereaux anime frontalement les faces de cette petite architecture miniaturisée. Celui-ci fait judicieusement écho à la petite composition animalière aussi saisissante d’étude que de délicatesse traitée en ronde-bosse sommant le couvercle du Coffret. En une vivante scénette , l’artiste a saisi deux Moineaux aux ailes d éployées batifolant gaiement, juchés sur des branchages sinueux de mûrier ou de sureau. Feuillages, baies nimbent la terrasse sur laquelle est disposé le motif sculptural principal. Quatre petits pieds toupies perlés portent l’ensemble.
Si le modèle de ce Coffret à Bijoux Aux Moineaux connut, d’une part, une certaine diffusion -notamment par la célèbre Maison parisienne d’Alphonse Giroux (1799-1857) qui, dès 1861-1863 proposait au “bonheur” de son aristocratique clientèle en pendant à la montre ” du “grand bronzier” animalier (Le Moniteur des Arts) d'”artistiques fantaisies” (encriers, cachets, ..) conçues par l’artiste- et que l’on recense d’autre part,au grè du marché de l’art, des variantes de celui-ci ( grandeur, finition à double patine ou argentée, modification du parti architectural ou du sujet), on précisera néanmoins que cette superbe pièce décline sur un mode décoratif le motif d’ une œuvre présentée au Salon de 1867: “Combat de Moineaux” (groupe en bronze, n°2393). La même année, J.Moigniez présentait à l’Exposition Universelle de Paris son Coq défendant sa famille (groupe plâtre, n°160) portant ainsi son attention sur des volatiles “domestiques” et non plus de futaies (perdrix, faisans, aigrette,..). Par la suite, ce primesautier visiteur des espaces arborés urbains ou agrestes agrémentera petits bronzes ou objets ornementaux (Moineaux au Scarabée, Moineaux chantant, Moineaux branchés) dus au ciseau de l’artiste.
La date ci-dessous énoncée invite à penser que l’épreuve et fonte en bronze de ce Coffret furent confiées à Georges-Frédéric Dietsch, proche collaborateur de Jules Moigniez auquel l’artiste confia entre 1865-1883, au sein de l’Atelier-Fabrique transporté 124, rue Vieille-du-Temple, l’édition de ses bronzes d’art. Cette tâche incomba par la suite à Simonet et Gouje (1884-1886) et, à partir de 1887 à Auguste Gouje.
MOIGNIEZ, Jules (Senlis, 1835-Saint-Martin-du Tertre, 1894).
Signature: Signé sur le couvercle, côté droit sur la terrasse: “J.MOIGNIEZ”.
Matériaux: bronze à patine brune; velours vert.
Dimensions: H. : 26 cm; -L.:40 cm; -Pr. : 18 cm.
Très Bel Etat. Clé manquante